Comme moi, les chercheurs congolais et africains ont une responsabilité majeure: écrire leur propre histoire, avec leurs propres prismes, dans une démarche critique mais enracinée, libératrice mais méthodique. Car, l'histoire, lorsqu'elle est volontairement mutilée ou oubliée, devient une arme de domination silencieuse. Elle ne se contente plus de transmettre des faits, mais sélectionne ceux qui méritent mémoire, abandonnant les autres aux marges du récit officiel. Dans un siècle saturé par la vitesse, les algorithmes et les illusions du progrès, interroger nos racines devient une nécessité vitale. Ainsi donc, ce travail de recherche s'inscrit dans cette démarche intellectuelle et éthique: restituer ce que ce siècle devrait savoir de ses racines. Il ne s'agit pas d'une récapitulation encyclopédique des événements passés, mais d'un appel lucide à la mémoire vivante, à la vérité oubliée, aux origines parfois niées.