L'Affaire de la marquise de Moulbaix - La dette de 1830
Une nuit de juin 1889, la marquise du Chasteleer est abattue d'un coup de fusil tiré depuis la cour de la cure où elle s'est réfugiée après l'incendie de son château. Dans les pivoines, on retrouve un Lefaucheux soigneusement déposé, guidon blanchi, mise en scène presque théâtrale. Très vite, le village murmure un nom: Monnier, le garde, homme de peu de mots et de vie rude, désigné comme coupable idéal.
Depuis Ath, l'échevin de police Antoine Dugnoille arrive sur place avec son jeune assistant Émile et le journaliste Martin Delwarte. Au fil des jours, l'enquête se construit comme un dossier vivant: chroniques de presse, rumeurs de café, auditions à la cure, perquisitions aux carrières, à la banque, à la papeterie, dépositions corrigées et démentis & rectificatifs .
Peu à peu, une autre mécanique apparaît: le tir ( les bottes ), la mise en scène ( les gants ) et l'usage de la maison ( la clé ) ne viennent pas de la même main. Au-dessus flotte l'ombre d'un cercle clandestin, les Alumni de la Poudre, qui ne cherchent pas seulement un meurtre mais à faire payer, à la descendance du marquis, des promesses non tenues depuis la Révolution belge de 1830. La mort devient un message: une dette de mémoire à recouvrer.
Roman-polar rural nourri de documents d'époque, L'Affaire de la marquise de Moulbaix mêle archives, style journalistique et regard contemporain pour interroger la violence sociale laissée par 1830. Ce premier tome ouvre une série où l'enquête policière devient aussi enquête historique: quand la justice pèse les hommes, mais que la mémoire, elle, continue de juger les époques.